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La rose pourpre et le lys

Titre : La rose pourpre et le lys 
Auteur : Michel Faber 
Traduit de l’anglais par Guillemette de Saint-Aubin 
Titre original : The Crimson Petal and the White 
Editions de l’Olivier/Le Seuil, 2005 
 
Voilà un roman de 1150 pages qui ne laissera pas indifférent. 
Sugar, prostituée par sa mère dès l’enfance dans les bas-fonds de Londres quelques années avant l’apparition de Jack L’Eventreur, et William Rackham, héritier des parfumeries du même nom, ont leur vie bouleversée dès leur première rencontre dans le bordel tenu par la mère maquerelle. 
Un amour étrange, ambigu, passionnel, sensuel, les rapproche, puis les unit, et Sugar passe du statut de putain de maison close à celui de maîtresse richement entretenue dans ses propres appartements, pour devenir finalement la gouvernante de Sophie, la fille de Monsieur Rackham. Il faut dire que Miss Sugar, comme on l’appelle alors, malgré le trou sordide d’où elle sort, sait lire, qu’elle écrit secrètement un livre, et qu’elle a acquis, par la lecture, et en fréquentant les théâtres et son amant, une culture qui lui permet d’instruire Sophie, jusqu’au jour où, brusquement licenciée par son maître, elle disparaît en emmenant la jeune héritière. 
La folie semble être le thème dominant du roman. Les autres personnages sont en plein délire, que ce soit l’épouse de William, qui disparaît elle aussi le jour même où son mari a décidé de la faire interner, que ce soit Henry, le frère de William, qui veut se faire pasteur et est à la fois épouvanté et hanté par le sexe, que ce soit l’amie de ce dernier, Mrs Fox, obsédée par l’idée de reconvertir toutes les prostituées de Londres en ouvrières d’usine, et par celle, brûlante, du corps nu d’Henry, que ce soit le père de Mrs Fox, le docteur Curlew, qui fait subir à sa patiente, Mrs Rackham, justement, de bien douteux traitements intimes… 
Il est difficile de classer cette œuvre parmi les romans érotiques. En fait, le livre est inclassable. Certes les choses du sexe y sont dites avec une exceptionnelle crudité, voire cruauté, et certaines scènes pourraient être qualifiées d’obscènes. Mais le génie de l’auteur consiste à ne jamais s’appesantir, à tout présenter avec le plus grand naturel, comme si les détails allaient de soi. 
C’est indéniablement un très beau roman, dont les personnages sont toujours émouvants. Le Londres des années 1870 est magnifiquement sombre, louche, violent, sale, sanglant, abject. 
L’auteur, né aux Pays-Bas, après avoir passé une partie de sa vie en Australie, vit aujourd’hui en Ecosse.  
Cette œuvre a été adaptée au cinéma. 
Patryck Froissart, le 7 janvier 2005  
 

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Modifié en dernier lieu le 5.06.2006
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