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Les chroniques de Froissart 
 
 
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L'éloge de l'opaque ellipse

 <br> L'ELOGE DE L'OPAQUE ELLIPSE <br>  
 
 
Décembre agonissait mon vanneau de bassan  
 
Son delta palpitait, vers l’aine de la plage, 
Orient pour ma remonte au primal Hermitage ;  
L’aile incarnée, j’allais, éludant l’abandon, 
L’ergot en hallebarde échardant le chardon.  
 
Décembre érubescent acornissait ma penne 
 
Filée du filao, rose métempsycose, 
Elle pausait, plausible éclosion de ma prose, 
Poème, ample inclusion dans l’ambre du rayon, 
D’où Son inspiration ralluma mon crayon. 
 
Décembre incendiait mon calame indécent 
 
J’eus Son nouveau baptême en ces fonts fatidiques 
Quand Elle m’enroula dans ses lèvres magiques : 
Fard, son lied m’enjôlait, nard, délire au palais, 
Dard affolant ma lyre, art qui m’affabulait. 
 
Décembre calcinait mes rémiges obscènes 
 
Ma fantastique noce eut la clôture dure :  
Telle, la cascatelle, en robe de guipure 
Et volants de cristal, dans un brutal fracas, 
Prise au croc par le roc, rompt son bal délicat. 
 
Décembre m’abîma, sans Elle, incandescent  
 
Atterré sur l’estran par ma plume altérée, 
Je laboure la plage où, soudain éthérée, 
Elle eut cette assomption que la raison dément 
Vers l’œil aspirateur de son antique amant. 
 
 
Mots 
Emaux 
Emotions 
Motifs de maux 
Mots dits par les uns 
Maudits mots pour les autres 
Mots lestés pour molester 
Mots tus honnis par la morale 
Mot râle achetant un paradis 
Mots qui tuent mots fusils mots assassins 
Mots passant pour vilains, mots châtiés de sang bleu 
Mots qui rient moqueries mots drôles et Molière 
Motions de paix rameaux mot bile et la guerre 
Mots amoraux mots véreux anormaux 
Mornes écrits paroles moroses 
Mots mis au rebut momifiés 
Mot rose aiguillon du sens 
Mot roi pour le poète 
Monnaie de papier 
Mot né du singe 
Mot savant 
Mot lierre 
Mots
 
 
De quelle conque errante advint l’accord magique 
Qui me remit en mer sur un quelconque esquif ? 
Vers quelle jonque urgente eus-je à quitter la crique 
Où je boxais le ciel sur mon banal récif ? 
 
 
Je fus, dès abordé, gourmand de tes amandes, 
Et, pris aux rares lacs de ta natte opiacée, 
Evidemment mendiant, pour d’immenses calendes, 
Des tracés lumineux de ta trouble odyssée. 
 
 
Nous bondîmes sans mal aux lames rugissantes 
Qu’un dieu jaloux et vieux insuffle aux océans 
Quand deux errants dévient des régulières sentes 
Pour voguer loin des boues des faubourgs bienséants. 
 
 
Je connus l’agrément de toutes tes voilures 
Sans qu’en eût moindre vent ma gardienne du port, 
Puis revins ruminer ruiné dans mes pâtures,  
Débridé de tes cils et dédit de ton sort. 
 
 
Mes soirs de noirs tâtons, quand ton reflux me tale,  
J’allume dans mon for une lanterne d’or 
Et, dans la volupté de la brume orientale, 
Lorsque le rêve arrive, ambre, louvoie ton corps. 

(c) Patryck FROISSART - Créé à l'aide de Populus.
Modifié en dernier lieu le 30.12.2005
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