L'éloge de l'Apocalypse
PARUTION
L'éloge de l'apocalypse
Paradoxalement, c'est moins une louange apocalyptique que la quête d'un monde meilleur dont il est, en définitive, question dans L'éloge de l'apocalypse. Un recueil de poèmes a priori noirs, signé Patryck Froissart, poète d'origine française vivant actuellement à Maurice, après avoir passé de nombreuses années à La Réunion, à Mayotte et au Maroc. "Il exprime naturellement dans ses poèmes la diversité des choses vues dans toutes ses terres d'accueil", peut-on lire en quatrième de couverture. Lancée dans le courant de la semaine dernière, au Centre culturel Charles Baudelaire, cette compilation de quatre-vingt poèmes, annonce, dès les premiers vers, l'état d'ivresse dans lequel le lecteur est condamné à se noyer… à force d'en boire les mots. En effet, une fois le seuil incipit franchi, sans s'en rendre compte, l'on perd pied et l'on se retrouve, à pas comptés, entraîné vers les profondeurs d'un océan de mots où déferle la noirceur de l'homme.
Des mots rythmés, qui, dans un style aussi sensible que sensuel, emportent le lecteur sur leurs flots ondulés, dans un voyage vers ce que l'horreur a d'humain… Là où est mis en exergue l'aspect sombre et ténébreux de l'homme et de sa destinée. Là où se rencontrent les canons de la guerre et de la religion, quand celle-ci est dévoyée. Néanmoins, le thème récurrent du chaos dans l'ouvrage s'inscrit curieusement dans l'expectative d'un meilleur demain. Par-là même, Patryck Froissart fait ressortir le double sens de son titre qui, dans un sens vieilli du mot "apocalypse", se révèle un lever de rideau annonçant un nouveau monde. "L'éloge d'un monde qui viendra peut-être", devait déclarer l'auteur, en ancien professeur de lettres qu'il est.
Dénotant par moments un humour certain, à travers un jeu de consonances recherché, L'éloge de l'apocalypse offre une lecture enivrante. Des vers capiteux instillant des images prégnantes. À lire sans modération… En vente à Rs 250.
