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Le silence des Chagos

Titre : Le silence des Chagos 
Auteur : Shenaz Patel 
Editions de l’Olivier/Le Seuil 2005 
ISBN : 2879294541 
 
En 1967, tout en négociant avec ses sujets mauriciens l’indépendance de l’île, le pouvoir anglais déporte à Maurice tous les habitants indigènes des Chagos, puis vend cet archipel pourtant considéré comme partie intégrante de Maurice aux Américains qui en font, jusqu’à ce jour, une de leurs bases militaires stratégiques, pièce maîtresse en particulier de leurs visées impérialistes belliqueuses sur l’Irak et sa région. 
Depuis, les Chagossiens, ou les « Îlois », comme les appellent de façon méprisante certains Mauriciens de souche, n’ont plus que leurs yeux pour pleurer en scrutant la mer.  
C’est le cas de Charlesia, dans Le Silence des Chagos, qui vient, tout au bord du quai de Port-Louis, tenter vainement, avec la régularité désespérée des êtres privés d’avenir et l’obstination inébranlable des déracinés, de distinguer derrière l’horizon le croissant de lune de son île natale ou d’en humer l’odeur perdue du coprah qu’on brûle. 
C’est le cas de Désiré, né sur le bateau de la déportation, ce Nordvaer sur lequel on les a tous fait embarquer après leur avoir donné une heure pour rassembler leurs affaires. 
Quant à Mimose, la fille de Charlesia, recroquevillée sur elle-même à longueur de temps depuis qu’on l’a jetée dans ce quartier insalubre de la Vallée des Prêtres, c’est en elle qu’elle cherche son île, sa mer, sa vie antérieure, paisible, simple, tranquille, sur le sable familier de l’archipel volé. 
Shenaz Patel trace à grands traits intimistes les portraits figés de ces damnés de la mer, qui n’ont plus de chez eux, qui ne savent plus qui ils sont, qui se cognent, comme des papillons aveugles, aux parois de l’île prison. Les récits et les destins individuels se croisent, chacun des personnages portant sa propre souffrance, et l’injustice collective en sort brandie comme la bannière d’un combat que l’écrivaine elle-même accompagne de sa compassion, et dont elle est, cela se lit, naturellement solidaire, comme ne peut manquer de l’être tout lecteur quelque peu humain. 
Puissent les Chagossiennes gagner leur juste et pacifique guerre contre les spoliateurs ! 
Puissent les Chagossiens retrouver bientôt la terre de leurs pères !  
Puisse Shenaz y avoir quelque peu contribué, par ce livre émouvant et éclairant, 
 
 
Patryck Froissart, le 1er avril 2006 
 
RENCONTRE-DÉBAT AVEC SHENAZ PATEL À SAINT-PIERRE 
 
Les Chagossiens, un peuple en sursis ?  
Publié dans l'édition de Témoignages du lundi 11 avril 2005  
 
 
CHAGOS  
 
 
Après les dédicaces de ses œuvres, Shenaz Patel a rencontré le public à la médiathèque de Saint-Pierre samedi après-midi. Cette écrivaine et journaliste de l’île sœur, auteure d’un livre sur l’occupation des Chagos par l’impérialisme américain, a témoigné avec compétence et chaleur de la vie des Chagossiens. Elle a ainsi pu sensibiliser chacun sur le triste sort réservé à cette population déracinée et méprisée par les dominants de la planète. Un jour, ces hommes et ces femmes retrouveront-ils leur terre natale ? En tout cas, c’est leur droit le plus absolu et les Réunionnais les soutiennent dans leur juste combat.  
 
J.-F. N.  
ÎLE MAURICE : QUARANTE ANS APRÈS 
 
Retour aux sources pour les réfugiés des Chagos  
Publié dans l'édition du jeudi 30 mars 2006 
 
Jour historique aujourd’hui pour nos amis chagossiens. Une centaine d’entre eux embarqueront dans l’après-midi sur le Trochetia qui quittera la rade de Port-Louis pour une visite de l’archipel des Chagos, dans le Nord de Maurice, où ils ont été chassés dans les années 70. Un moment attendu depuis très longtemps. 
 
 
CHAGOS  
 
 
 
 
POUR Olivier Bancoult, président du groupe des réfugiés des Chagos, qui fait partie du voyage : "Ce sera un moment inoubliable et rempli d’émotion pour nous de pouvoir nous recueillir sur les tombes de nos parents et proches".  
Le voyage durera un peu plus de 4 jours jusqu’à Diego Garcia où les Chagossiens s’arrêteront pendant une journée. Ils se rendront ensuite à Peros Banhos et sur l’île Salomon avant de reprendre le chemin du retour. "C’est le résultat d’un long combat que nous avons mené et qui a abouti", affirme Olivier Bancoult qui, interrogé au téléphone, a du mal à cacher la joie et l’émotion de tous les siens. 
Les Chagossiens ont été expulsés de force de leurs îles par les Britanniques, avant l’indépendance de Maurice en 1968. Ils étaient 2.000 personnes environ à être exilées de l’archipel entre 1965 et 1973. Cette déportation est le résultat d’une transaction passée entre la Grande-Bretagne et les États-Unis. En 1965, lorsque Maurice, alors sous dépendance britannique, demande son indépendance, le gouvernement de Grande-Bretagne décide de détacher les Chagos de l’ensemble des îles mauriciennes (Maurice et Rodrigues).  
En fait, Diego Garcia, l’île principale de l’archipel, intéresse les USA qui cherchent une implantation stratégique dans l’océan Indien. L’accord est conclu entre les 2 puissances, les Chagossiens ne sont pas consultés.  
Diego Garcia est la première île à être évacuée. Les 2 autres îles habitées, Peros Banhos et Salomon, le seront par la suite. En 1973, l’ensemble des 2.000 Chagossiens a été déporté. 1.800 d’entre eux sont exilés à Maurice et 200 aux Seychelles. Quant aux États-Unis, ils ont implanté à Diego Garcia la plus importante base militaire à l’extérieur des USA.  
Depuis, une longue bataille juridique oppose les Chagossiens au gouvernement britannique. Elle n’a pas encore définitivement tranchée, mais les Chagossiens ne désespèrent pas de retourner définitivement dans leur archipel. 
 
 
 
Retour aux sources pour les réfugiés des Chagos 
Article paru dans Témoignages le jeudi 30 mars 2006 (page 16) 
URL : http://www.temoignages.re/article.php3?id_article=14238  
DÉCLARATION DU PREMIER MINISTRE MAURICIEN 
 
Les Chagossiens se rendront dans leurs îles en mars 2006  
Publié dans l'édition du lundi 16 janvier 2006 (Page 10) 
 
 
CHAGOS  
 
 
 
 
UNE centaine de Chagossiens vivant à Maurice et aux Seychelles pourront visiter l’archipel des Chagos, dans le Nord de Maurice, où ils ont vécu jusqu’aux années 70, en fin mars/début avril prochain, selon le leader du Groupe réfugiés Chagos, Olivier Bancoult, citant le Premier ministre mauricien Navin Ramgoolam. 
Les Chagossiens ont été expulsés de force de leurs îles par les Britanniques, avant l’indépendance de Maurice en 1968, pour faire place à une base militaire américaine sur l’île de Diégo Garcia.  
M. Bancoult a dit samedi avoir accueilli cette nouvelle avec beaucoup de joie. "C’est le résultat d’un long combat que nous avons mené et qui a abouti grâce au gouvernement mauricien, en particulier le Premier ministre, qui nous a adressé une correspondance disant que 85 Chagossiens vivant à Maurice et 15 aux Seychelles vont faire le déplacement", a-t-il déclaré.  
Selon lui, la majorité des îlois nés aux Chagos et qui sont encore en vie sont vieux. "Ce sera un moment inoubliable et rempli d’émotion pour eux de pouvoir se recueillir sur les tombes de leurs parents et proches", a ajouté M. Bancoult.  
Cette visite des Chagossiens sur leurs îles d’origine est annoncée pour la 3ème fois - les 2 premières, en avril et octobre 2005, n’ont pas abouti. 
 
Les Chagossiens se rendront dans leurs îles en mars 2006 
Article paru dans Témoignages le lundi 16 janvier 2006 (Page 10) 
URL : http://www.temoignages.re/article.php3?id_article=12907  
 
RETOUR DES CHAGOSSIENS DANS L’ARCHIPEL ARRACHÉ 
 
Nouvelles avancées d’une lutte historique  
Publié dans l'édition du mercredi 28 décembre 2005 (page 7) 
 
Peu de peuples encore dans le monde connaissent le drame des Chagossiens : arrachés à leurs îles de 1965 à 1973, ils luttent depuis les années 80, notamment depuis la formation du Groupe des réfugiés des Chagos (GRC) en 1983. Olivier Bancoul, membre fondateur et leader du mouvement, a été élu en 2001 représentant des Chagossiens et président depuis avril 2005 d’un organisme de bienfaisance mis en place par le gouvernement mauricien en 1982 (IWF, Ilois Welfare Fund). Il vient chaque fois qu’il le peut à La Réunion, dont le mouvement progressiste a accueilli et chaleureusement soutenu les Chagossiens dans leur combat. Avant de repartir, Olivier Bancoul a fait pour “Témoignages” un point sur les récentes avancées de la lutte des Chagossiens pour le droit au retour au pays natal et leur demande de compensation pour les souffrances endurées. 
 
 
CHAGOS  
 
 
 
 
La bataille juridique engagée depuis plus de 20 ans connaît actuellement un regain, qui donne un nouvel espoir aux Chagossiens. Qu’est-ce qui s’est passé ? 
 
Olivier Bancoul : Après le jugement historique du 3 novembre 2000, un “order in council” (sorte de décret) de la reine d’Angleterre, le 10 juin 2004, a interdit le retour des Chagossiens sur leur terre natale. Ce décret bafoue la décision de la Haute Cour britannique, comme si une loi secrète permettait à la Couronne de passer outre les décisions de justice. Ce décret a été attaqué cette année, le 6 décembre 2005 (et non le 16, comme publié hier par erreur - Ndlr) devant la Haute Cour, par l’avocat du GRC, Sydney Kentridge, qui a retracé dans une grande plaidoirie les grands axes de notre lutte et le droit fondamental des Chagossiens. Une forte délégation de Chagossiens s’est rendue à cette occasion à Londres, sur des fonds collectés par le GRC, avec le soutien de nombreuses organisations. 
La Cour britannique a posé la question de savoir si la Reine avait la prérogative de remettre en cause ce droit des Chagossiens de vivre sur leur île natale quand ce même droit est reconnu à des étrangers qui vivent et travaillent sur l’archipel, où plusieurs nationalités sont présentes.  
 
Vous aviez aussi déposé une plainte en 2001 pour obtenir un jugement de la Cour de Washington sur l’évacuation des Chagossiens... 
 
Cette affaire sera évoquée en 2ème instance le 16 février 2006, devant trois juges de la Columbia Court de Washington. Le jugement de première instance a donné gain de cause au gouvernement nord-américain, qui a fait valoir qu’il protégeait ses officiers en faisant évacuer l’archipel. 
Enfin, notre lutte a été portée devant la cour européenne des Droits de l’Homme. Reconnus comme citoyens britanniques, les Chagossiens ont demandé à la Cour européenne de statuer sur l’illégalité des mesures prises par le gouvernement britannique pour obtenir cette évacuation.  
 
Et vous voulez faire franchir une nouvelle étape au soutien international à votre combat. Quels en seront les prochains rendez-vous ? 
 
Nous voulons mieux faire connaître le drame humain vécu par la communauté chagossienne, en Australie et en Afrique du Sud, où le pasteur Desmond Tutu anime un groupe de soutien. Le mouvement international pour la réparation (MIR), y compris les Réunionnais déportés vers la Creuse, nous ont manifesté leur solidarité. Nous sommes invités l’année prochaine à un grand débat, pour la présentation du film de Michel Daeron (90 minutes), “Il était une fois Diego Garcia”. L’an dernier, le documentaire de John Pilger, “Stealing a nation”, a été primé en Angleterre et en Amérique, où les gens nous connaissent mieux désormais.  
 
Vous préparez un “voyage de retour” de nombreux Chagossiens ? Pour beaucoup d’entre eux, est-ce qu’il n’est pas déjà très tard ? 
 
Depuis l’an dernier, nous préparons en effet un voyage de natifs dans les trois îles principales, sur un bateau battant pavillon mauricien. La question soulevée par le Premier ministre mauricien devant le Premier ministre britannique a porté sur la présence d’un représentant du gouvernement mauricien à bord de ce bateau. Le but est d’aller rendre hommage aux parents des Chagossiens enterrés sur place. Cent Chagossiens se rendront dans les trois principales îles de l’archipel lors du 1er trimestre 2006. C’est vrai que beaucoup ont déjà 60 ans et plus, et c’est une raison supplémentaire de demander l’urgence dans les procédures judiciaires à Washington et en Europe.  
 
Je voudrais dire ma reconnaissance aux amis de La Réunion qui nous soutiennent beaucoup. Au Port, un concours lycéen (une dissertation) est venu à l’appui d’une campagne de signatures pour le droit au retour des Chagossiens. 
 
Propos recueillis par P. David  
 
Nouvelles avancées d’une lutte historique 
Article paru dans Témoignages le mercredi 28 décembre 2005 (page 7) 
URL : http://www.temoignages.re/article.php3?id_article=12597  
LE 20 DÉCEMBRE AU FORUM SOCIAL D’IVRY 
 
Le scandale de l’éviction par le Royaume-Uni et les États-Unis des habitants de l’archipel des Chagos  
Publié dans l'édition du lundi 26 décembre 2005 (Page 9) 
 
Nous reproduisons ci-après le texte de l’intervention du MIR-France le 18 décembre dernier au Forum Social d’Ivry dans le cadre de la commémoration de l’abolition en décembre 1848 de l’esclavage à La Réunion. Les intertitres sont de “Témoignages” 
 
 
CHAGOS  
 
 
 
 
L’archipel des îles Chagos est situé dans l’océan Indien au Nord-Est de Madagascar, et constitué de 65 îles, dont la plus grande est Diego Garcia (44 kilomètres carrés).  
Elles ont été découvertes par les Portugais lorsqu’ils cherchaient une nouvelle voie pour atteindre l’Asie en contournant l’Afrique suite à la prise de Constantinople par les Turcs en 1453. Et c’est quarante ans plus tard, en cette année fatale 1492, où Christophe Colomb débarque sur le continent américain que Vasco de Gama franchit ce passage au Sud de l’Afrique et arrive lui en Inde. Sur sa lancée d’autres navigateurs portugais suivent dont en 1532 Diego Garcia qui va donc donner son nom à la plus grande île de l’archipel des Chagos. 
Les colons vont instaurer là comme ailleurs le système des plantations esclavagistes et organiser la capture et la déportation des captifs africains dans ces îles.  
 
Un “deal” colonial  
 
Au début des années 60, les luttes de libération s’amplifient, la décolonisation est partout engagée, et l’Afrique australe constitue alors un bastion de la colonisation blanche de peuplement articulé autour de l’Afrique du Sud de l’apartheid. 
L’Angleterre et les États-Unis décident qu’il leur faut verrouiller la région en y installant une base militaire. Ils passent un accord selon lequel, l’Angleterre va fournir un territoire en échange de quoi les Américains des USA la fourniront à prix réduit en certains matériels militaires (fusées Polaris). 
Le choix se porte sur les Chagos qui est à la fois proche de l’Afrique mais aussi du Proche-Orient et de l’Asie, et les Anglais visent en particulier Diego Garcia, qui avec ses 40 km2 est l’île la plus vaste et qui de surcroît a un lagon interne suffisamment profond et vaste pour accueillir des sous-marins et des porte-avions. 
En 1960, les Chagos dépendent de Maurice qui est une colonie britannique ; mais en 1965, Maurice devient indépendante.  
Là se produit un “deal”, et au final les Chagos sont détachées de Maurice et passent sous l’autorité de l’Angleterre avec le statut de Territoire britannique de l’océan Indien.  
Et un an plus tard, les Anglais louent Diego Garcia aux États-Unis avec un bail de cinquante ans, renouvelable pour vingt ans. 
La population, elle, n’est au courant de rien ; en fait ce sont quelques milliers de gens qui n’ont dans l’ensemble pas été à l’école, et qui vivent de la pêche et complètent leur quotidien en travaillant à l’épluchage des cocos contre rétribution en nature en riz, haricots secs etc.  
 
Des habitants clochardisés  
 
La question pour les Anglais c’est de faire "déguerpir", comme on disait au temps colonial, les habitants.  
Les autorités anglaises donnent consigne par écrit en 1965 à leur représentation aux Nations Unies de faire comme s’il n’y avait pas d’habitants permanents sur ces îles, tout au plus quelques saisonniers des îles voisines à la saison des cocos etc. 
Les habitants vont être dégagés manu militari et se retrouver clochardisés à Maurice et aux Seychelles notamment, où ils vont débarquer sans rien. Ils n’avaient pas grand-chose à emporter de toute façon, mais là ils vont arriver s’entasser dans des bidonvilles sans le sou et avec interdiction de rentrer chez eux. 
Les Américains vont eux construire leur base militaire, et l’an passé Tony Blair a rappelé devant la Chambre des communes que Diego Garcia était essentielle dans leur "système de sécurité". C’est d’ailleurs tellement essentiel que c’est de là qu’en 2001 les B-52 s’envolaient pour aller pilonner les Afghans. 
Entre temps les expulsés ont vieilli et grandi pour les enfants, d’autres sont nés à l’étranger, et à partir des années 80 certains ont entamé des actions en justice. Pour désamorcer leur lutte, le gouvernement anglais a commencé à leur distribuer des passeports britanniques du “British Indian Ocean Territory”.  
 
Une procédure jugée illégale  
 
Parmi les procédures il y a eu en particulier celle de Monsieur Bancoult, qui est le dirigeant du GRC, Groupe Réfugiés Chagos, et qui en temps que citoyen britannique, a obtenu l’assistance judiciaire pour demander à la Haute Cour de Londres si un fonctionnaire britannique avait le droit de promulguer une loi (celle de 1971 bannissant les Chagossiens des Chagos) excluant des citoyens britanniques (les Chagossiens dans ce cas) d’un territoire britannique qui est en plus le leur.  
Et cette question constitutionnelle a été jugée recevable par la Haute Cour de Londres en février 1999. Son avocat, Sidney Kentridge, était l’un de ceux de Nelson Mandela à l’époque où celui-ci est sorti de prison.  
Le 3 novembre 2000, la Haute Cour de justice de Londres a jugé l’expulsion des Chagossiens illégale et les a autorisés à rentrer chez eux. Mais, en pratique, le droit au retour n’a pas pris effet et le 10 juin 2004, deux décrets royaux d’Elizabeth II, (reliques coloniales), ont balayé ce jugement, interdisant à nouveau aux Chagossiens l’accès à leur archipel. 
Parallèlement, deux procédures judiciaires visent à obtenir des réparations financières des États-Unis et de la Grande-Bretagne. Londres estime avoir réglé sa part en débloquant 650.000 livres en 1978, puis 4 millions de livres en 1982. Mais les Chagossiens ne sont pas de cet avis et réclament d’autres compensations. 
Il y a en fait à Diego Garcia environ trois mille civils qui travaillent autour de la base - mais les autorités américaines ne veulent pas des autochtones ; même l’entretien des tombes etc. a été interdit pour effacer toute trace d’un peuplement antérieur.  
 
Les Chagossiens continuent à lutter  
 
La lutte que mènent actuellement les Chagossiens vise principalement les objectifs suivant :  
 
obtenir la reconnaissance du caractère autochtone du peuple Chagossien, 
 
obtenir la reconnaissance de leur droit au retour et à vivre aux Chagos, 
 
être dédommagés financièrement par la Grande Bretagne et les États-Unis pour qu’ils puissent organiser la réinstallation de leurs familles, et que leur communication avec leurs parents dispersés entre Maurice, les Seychelles et ailleurs soit facilité.  
 
permettre aux Chagossiens qui ont été dispersés à travers la planète de se retrouver.  
 
Ils ne remettent pas (pour l’instant du moins... quand on pourra mener des études sur l’impact écologique des activités militaires occidentales dans la région il se pourrait que ça change) en cause l’existence de la base militaire, ils demandent simplement à pouvoir rentrer chez eux. 
En fait, il y a une revendication de faire de l’océan Indien une zone de paix démilitarisée et le 8 décembre 2003, l’ONU a voté - par 130 voix contre 42 - une résolution prônant la démilitarisation de la zone. Trois "grandes puissances" continuent à faire blocage... 
Quant aux gouvernements de Maurice et des Seychelles, ils ne sont pas trop enthousiastes.  
À l’Ile Maurice cohabitent sur un petit territoire, une mosaïque de races et de religions, qui parfois s’affrontent violemment - on se souvient en particulier des heurts de février 1999. Pour ces raisons de stabilité politique ils redoutent cette notion d’autochtone, d’antériorité, qui risque d’amener celle de la spoliation et des discriminations. 
Au plan judiciaire, ce 16 décembre 2005, la cour d’appel après 7 jours d’auditions a ajourné sa séance jusqu’au 19 janvier prochain. Nous renvoyons aux sites Internet pour suivre et voir comment se mobiliser pour soutenir les Chagossiens. 
Enfin, en tant que Mouvement international pour les réparations (MIR), nous tenons à souligner que nous ne sommes pas en train de remuer des choses du passé mais des choses du présent qui déterminent celles du futur. 
La preuve s’il en est besoin, le “Daily Telegraph” du 8 décembre 2005 a publié un article qui indique qu’un scénario similaire est en train d’être préparé dans l’île d’Ascension. 
 
Le scandale de l’éviction par le Royaume-Uni et les États-Unis des habitants de l’archipel des Chagos 
Article paru dans Témoignages le lundi 26 décembre 2005 (Page 9) 
URL : http://www.temoignages.re/article.php3?id_article=12549  
 
 
 
 

(c) Patryck FROISSART - Créé à l'aide de Populus.
Modifié en dernier lieu le 2.04.2006
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