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Les chroniques de Froissart 
 
 
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L'express du lundi 15 mai 2006

 
 
 
 
 
Lundi 15 mai 2006 - No. 15789 
 
Culture 
Article publié le Lundi 15 mai 2006. 
 
PUBLICATION 
Ellipse d’apocalypse de Patryck Froissart 
 
 
Usant à la fois de prose et de poésie, Patryck Froissart fait le récit d’un “proème” construit sur le mythe de l’éternel retour. “L’éloge de l’opaque ellipse” sera lancé vendredi à l’Alliance française.  
 
 
Patryck Froissart a précédemment publié “L’éloge de l’Apocalypse”.  
Il suffisait d’y penser. L’idée de départ du nouvel ouvrage de Patryck Froissart est attirante à plus d’un titre. L'éloge de l’opaque ellipse de Patryck Froissart sera lancé le vendredi 19 mai à l’Alliance française à Bell Village.  
 
“Je suis parti d’un problème littéraire, dans la plupart des romans, il y a des ellipses.” Ces phases succinctes et frustrantes qui résument le temps qui passe par la simple phrase : 15 ans ou 20 ans plus tard. “J’ai cherché ce qu’il y a entre les événements. J’ai imaginé que l’ellipse, c’est l’absence de l’être que l’on aime.”  
 
Mais pas une absence vécue dans la mélancolie. Ce n’est pas là le propos de Patryck Froissart. “J’ai voulu faire de l’absence une plénitude.” Pour atteindre son objectif, celui de l’éternel retour, celui qui attend joue à se faire peur. Sans faire de la psychologie de bas étage, disons que Patryck Froissart a vu juste.  
 
C’est là l’un des réflexes les plus courants de l’âme humaine. Quelqu’un qui ne voit pas rentrer l’aimé s’imagine qu’il lui est arrivé malheur.  
 
Patryck Froissart, lui, s’imagine que la personne absente a été ravie par quelqu’un d’autre. Mais pas n’importe quel autre. “J’ai personnifié la raison, c’est un Dieu de l’époque solaire”, explique–t-il  
 
C’est là qu’intervient le vécu du poète. Recteur de l’école du Centre à Moka, il réside à Maurice depuis cinq ans. Un lustre à s’imprégner de culture indienne – nous l’avons d’ailleurs rencontré dans un restaurant indien. Au point où ses croyances tendent aussi vers la réincarnation, autre éternel retour où les cycles ne sont jamais finis.  
 
Le récit d’un long voyage, d’un abandon prolongé  
 
“Dans l’imagination poétique, cela peut s’étendre sur des époques très longues, des millénaires”. Jouant au jeu de hasard des patronymes, Patryck Froissart s’est imaginé vivant les amours de Jean Froissart, chroniqueur français, reconnu pour avoir dépeint le monde féodal entre 1325 et 1400.  
 
Là où l’idée devient apocalypse – le précédent ouvrage de Patryck Froissart s’intitulait justement L’éloge de l’Apocalypse – c’est que le présent ouvrage frappe par son côté hermétique.  
 
Faibles en vocabulaire s’abstenir. Certes le propre du poète est la création des mots, leur agencement d’une manière particulière, une manière qui n’a rien à voir avec la lecture au quotidien. Mais le mélange de mots anciens et de termes savants a le malencontreux effet de rebuter au premier abord le lecteur.  
 
Persévérant, nous continuons la lecture de ce “proème”, terme que Patryck Froissart (sur un ton de confidence) pensait avoir inventé ? Jusqu’à ce qu’il ne découvre que dans son acception grecque, ce mot signifie “commencement”.  
 
Début d’un long voyage, d’un long abandon aussi, dans les ténèbres de l’absence. Celle qui vous fait vaciller sous le vertige du désespoir, au plus noir de la nuit. Celle qui pousse dans les bras d’une péripatéticienne. Avant que ne se ravive l’espoir des retrouvailles, au jour venu.  
 
Et si le sens des mots nous échappe, si les sous-entendus, les raccourcis dans l’expression de la pensée de Patryck Froissart dépassent, et de loin, notre entendement, il reste le vibrant sens du rythme du poète.  
 
 
EXTRAIT  
 
 
L’encrier  
Met la larme  
Au vélin  
Au velours  
 
 
 
Au raisin  
Au chagrin  
Je la livre  
A ma plume  
 
 
 
Dans mes carnets  
Encalminée  
Dans mes missels  
Illuminée  
Dans mes grimoires  
Enluminée  
Dans mes mémoires  
Enracinée  
Dans mes romans  
Endulcinée  
 
 
 
Hideuse mer,  
Pleutre citerne  
Rends – moi ma perle  
Ou je te fers,  
 
Volant Excalibur des mains de Lancelot,  
De fiers donquichottesques coups d’épée dans l’eau.  
 
On m’appelait Simon le Magicien. Ils ont raconté ( et leurs chuchotements ont projeté dans l’air des postillons de souffre) que je pérégrinais avec une péripatéticienne.  
 
L’aubergiste ne loge pas par charité. La gnose ne nourrit pas son homme. Il faut avoir la vocation de la mendicité. Je ne l’avais pas, dans ce chapitre-là.  
 
Ma compagne était mon viatique : son art me pourvoyait en viande et loyer, ses bras me faisaient don de roses reposées. Je ne la renierai pas. !  
 
Aline GROËME 
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